Utrumpia

Et si vous aviez la possibilité de changer l’avenir, que changeriez-vous ? Mais surtout… Le feriez-vous ?

18,99 € pour l’édition brochée.
*En achetant le livre, vous acceptez les Termes et Conditions.

À propos du roman

Dans ‘Utrumpia’, je vous invite à plonger dans une aventure audacieuse où le temps se tord et se dérobe sous nos pas. Samuel Quinlan, grand reporter tourmenté par la perte et le destin, se retrouve pris dans un réseau complexe de conspirations temporelles. Son objectif désespéré : altérer le cours de l’histoire pour empêcher l’élection de Donald J. Trump. À travers les rues brumeuses de New York et les méandres de l’Histoire, Samuel devra jongler avec les paradoxes et les choix moraux, découvrant que chaque action a des répercussions insoupçonnées. ‘Utrumpia’ est plus qu’un roman de science-fiction ; c’est une exploration profonde des ramifications de nos décisions et une réflexion sur le pouvoir de changer le destin, même au prix de nos propres vies.

Ce récit mélange habilement politique contemporaine et voyages temporels, offrant une perspective captivante sur les enjeux sociétaux et personnels. Les lecteurs seront transportés à travers les époques, confrontés à des dilemmes éthiques poignants et à des rebondissements palpitants. En explorant les thématiques de la mémoire collective et de la responsabilité individuelle, ‘Utrumpia’ soulève des questions universelles tout en offrant un divertissement riche en suspense et en imagination. C’est un voyage littéraire où le passé, le présent et le futur s’entrelacent dans une intrigue captivante, invitant chacun à réfléchir sur le pouvoir de l’histoire et de la fiction pour façonner notre perception du monde et de nous-mêmes.

Dans ‘Utrumpia’, j’ai cherché à créer une expérience immersive où le lecteur est invité à naviguer à travers les méandres du temps et de la politique. Ce roman représente pour moi un voyage passionnant dans l’écriture speculative et un plaidoyer pour la réflexion sur les conséquences de nos choix collectifs et individuels.

Que contient-il ?

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Accroche politique

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Personnages attachants

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Versants musicaux

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Voyages temporels

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Références culturelles

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Intrigues & Suspenses

Chapitre 1

Station de Williamsburg, New York, 1948

— Vous serez dorénavant affecté à la sécurité et à l’entretien de la station, M. Ballistrari, lui annonça son chef d’équipe, tout sourire, en lui tendant une main qu’il serra fermement. Félicitations pour cette belle promotion !

— Merci, chef.

— Et appelez-moi Dan, suffit avec les « chef », ajouta-t-il, en accompagnant sa parole d’un clin d’œil complice.

C’était il y a un peu plus de six mois, et Emilio Ballistrari en ressentait encore de la joie au plus profond de lui. Déjà, un avancement. Après à peine trois ans de travail ! Comme sa femme était heureuse et fière de lui ! Et comme cette soirée avait été spéciale ! Il avait acheté de la viande en rentrant ce soir-là, signe que ce dîner se devait d’être à la hauteur de l’annonce. Ils avaient mangé comme des rois, avaient bu et fait l’amour une bonne partie de la nuit. 

Il aimait tant sa femme et ses enfants. Il aurait tout fait pour qu’ils soient heureux.

— Hey, tu rêves ou quoi ? lui demanda son collègue Jack Wells en riant et lui donnant une grande tape amicale dans le dos. On a du boulot de l’autre côté de la station, au bout du tunnel. Dan nous y attend. Suis-moi !

Il se mit à sourire bêtement de sa rêverie et emboîta le pas à Jack Wells.

— Tu viens toujours dîner à la maison, ce soir ?

— Oui, si c’est toujours d’accord pour toi.

— Et comment ! Hélène trépigne de rencontrer Anna. 

Ils descendirent le long des rails et empruntèrent le boyau sombre au bout duquel dansaient déjà les lumières des lampes de l’équipe de supervision.

— Vous aimez le rouge ? demanda Ballistrari.

— On aime tout, lui lança son collègue, par-dessus son épaule. Tu verras, on va passer une soirée d’enfer.

— J’en doute pas une seconde, Jack.

Ils arrivèrent au bout du tunnel et remontèrent leur matériel sur le quai, avant de s’y hisser eux-mêmes. Dan Taylor, leur chef d’équipe, leur fit un signe de la main.

— On vous a déjà donné les instructions ? leur demanda-t-il en élevant la voix, pour bien se faire entendre par-delà le bruit des groupes électrogènes.

— Oui, oui, répondit Wells. On s’y met.

Il se tourna vers Emilio.

— Tu vois la porte, là, à droite ? Moi, je vais aller de ce côté pour prendre les mesures et installer quelques câbles. Toi, tu t’occupes de cette partie, ici. Connaissant Dan, si on a fini rapidement, il nous laissera sans doute débaucher plus tôt.

Emilio vit Jack Wells hâter le pas vers l’autre partie du quai, saluant quelques connaissances, et déposer son matériel au sol. En se mettant au travail à son tour, il ignorait tout du déroulement incongru de la journée. 

Et qu’il n’y aurait pas de soirée avec Hélène et Anna. 

Jamais.

La porte s’ouvrit doucement mais nul n’y prêta attention, chacun affairé de son côté et concentré sur sa tâche. Personne ne vit un homme portant un costume de gardien passer la tête par la porte entrouverte, froncer les sourcils, et personne ne l’entendit jurer. Curieux, ce dernier avança prudemment un pied, puis l’autre, jusqu’à se retrouver totalement exposé sur le quai. Il ne comprit pas qui étaient ces gens ni ce qu’ils étaient en train de faire. 

Pas directement. 

Gardien de la station désaffectée de Williamsburg depuis 1948, il ne s’attendait pas – vraiment pas – à y trouver des ouvriers en plein travail. On est en 1951 ! Cela fait 3 ans maintenant que plus personne n’est employé ici. Que font ces gars en bleu de travail ?

Il venait seulement d’ouvrir une porte qui, il en était pourtant convaincu, lui donnerait accès à un trésor. Oui, son ancien responsable l’avait bien mis en garde : « n’ouvre jamais cette porte, Jack ! Jamais ! Elle est pas censée se trouver là et n’apparaît sur aucun plan de la station ».

Des mois qu’il attendait ce moment : enfin être seul maître des lieux et découvrir le trésor… Car que pouvait bien cacher une porte, une simple porte ? Un trésor, il en était certain ! Enfin, il allait pouvoir vivre et profiter !

Mais de trésor, il n’en trouva aucune trace. 

À peine eut-il une impression bizarre, un sentiment de déjà-vu. Et lorsqu’il réalisa, ce fut trop tard.

Toujours affairé à dénuder ses câbles, accroupi à l’autre bout de la station, Jack Wells releva la tête pour appeler son chef ; et son regard croisa celui de l’inconnu. C’est là qu’il comprit. Apeuré, il se releva d’un bond et porta une main à sa poitrine. Emilio Ballistrari le vit de loin pâlir et se mettre à hurler, puis tomber à la renverse, le corps secoué de spasmes. Il accourut et se jeta pour atterrir à genoux à ses côtés, passa son bras gauche sous sa nuque et voulut lui tapoter la joue de sa main droite, mais se ravisa. Son faciès avait perdu toute couleur vive, sa peau était grise et ses cheveux avaient viré au blanc. Il cria mais personne ne l’entendit, leurs sons couverts par le bruit assourdissant des machines. La dernière chose qu’il vit, avant de perdre connaissance, c’est Jack Wells. Non pas celui qu’il tenait à ce moment dans ses bras, mais un Jack Wells un rien plus âgé, tout aussi apeuré, se demandant pourquoi son corps s’évaporait.

 

Adirondack Cottage Sanitarium, New York, quelques heures plus tard

Le couloir de l’aile ouest était réservé aux nouveaux arrivants. L’infirmier en chef ouvrait la voie, précédant un homme en uniforme et cravate, qui jetait un œil inquiet autour de lui aux différents malades parqués sans ménagement le long des murs. Certains se tapaient la tête lentement contre les parois de béton, d’autres l’apostrophaient en hurlant des insanités, ou s’accrochaient à lui avant d’être maîtrisés par un surveillant. Il soupira, de soulagement et d’exaspération, alors que son hôte continuait à arpenter les couloirs qui semblaient ne jamais se terminer. Finalement, ce dernier s’arrêta devant une porte surmontée de l’écriteau “Salle de transit interne”. Respectant les mesures de prudence, il fit basculer un petit panneau incrusté qui, ouvert, laissait entrevoir l’intérieur de la pièce. Et parut satisfait.

— Il se trouve au fond. Il a l’air calme.

Rassuré, il se saisit du trousseau à sa ceinture, s’empara d’une des clés et précéda son invité dans la cellule.

L’homme était assis, recroquevillé dans un coin, la tête entre les genoux. Il ne la releva que lorsqu’il entendit la voix de l’infirmier s’adresser à son interlocuteur.

— Je vous le laisse. Je vais rester ici, près de la porte, au cas où ça tournerait mal.

Le colosse hocha la tête.

— Vous pouvez m’attendre dans le couloir.

C’était plus une injonction qu’une proposition.

— Mais je n’ai pas le droit de vous…

Le géant posa son index sur la bouche de l’infirmier, tout en s’emparant de sa matraque.

— Au cas où ça tournerait mal…

Il comprit le message, et les laissa seuls.

L’homme en costume s’approcha du patient à pas lents, en laissant traîner l’instrument contre le mur. Lorsqu’il se trouva à sa hauteur, le surplombant du haut de son mètre 94, il s’adressa à lui, d’une voix monocorde, séparant bien chaque mot.

— Vous allez m’expliquer, le plus calmement et le plus clairement possible, ce qu’il vous est arrivé ce matin, M. Ballistrari. Je ne veux pas de cris, je ne veux pas de larmes. Si à un moment, je sens que vous perdez le contrôle, devenez insultant ou menacez de porter atteinte à mon intégrité physique, je n’hésiterai pas à m’en servir, conclut-il, en levant la matraque devant les yeux du patient. Me suis-je bien fait comprendre ? Faites oui de la tête, si c’est bien clair pour vous.

Le dénommé Ballistrari le regarda, les yeux perdus dans le vide, puis aperçut la matraque. Il avait semblé ne pas se préoccuper de la taille du géant le surplombant, mais à la seule vue de l’objet, son esprit parvint à s’échapper de la brume qui l’entourait.

Il acquiesça vivement, tel un enfant.

— Bien, l’encouragea-t-il. Que s’est-il donc passé, ce matin, pour que vous vous retrouviez ici ?

Le malade se mit à bafouiller des suites de mots inintelligibles, s’énerva de son incapacité à raconter son histoire et se mit à hurler, les yeux exorbités. 

— M. Ballistrari… J’ai dit : calmement ! Reprenez, s’il vous plaît.

Mais Ballistrari ne l’entendait pas, il se frappait la tête avec la paume de la main droite en bafouillant des mots incompréhensibles.

Exaspéré, l’autre leva sa matraque, mais retint son geste au dernier moment lorsqu’il discerna quelques mots.

— Double mort ? Qu’entendez-vous par là ?

Ballistrari reprit sa diatribe inintelligible, faite de bafouillages, bégaiements et agrémentée de postillons et de bave coulant le long de son menton. Le colosse haussa les sourcils, autant amusé qu’exaspéré et retourna donner un coup contre la lourde porte de la pièce, résigné. L’infirmier ouvrit le clapet, le referma et s’effaça pour le laisser sortir.

— Je n’en tirerai rien. Vous avez reçu des informations ? demanda-t-il, alors qu’ils se remettaient à marcher vers la sortie.

Le type affichait un physique aussi maigre que son interlocuteur était large et imposant. Il avait la bouche sèche, rien qu’à devoir lui parler. Il savait qui il était, et ce qu’il représentait. C’était toujours ainsi que cela se passait : lorsque des visites officielles étaient programmées, le personnel avait droit à une réunion qui pouvait durer, avec des explications sur le déroulement de la visite, les tenants et aboutissants mais, surtout, qui venait admirer les bâtiments. Souvent un investisseur, un bienfaiteur ou même un député ou un sénateur. Ils avaient alors droit à toutes les courbettes du directeur, passage de brosse à reluire et invitation à dîner.

Mais ce jour-là, rien ! 

Et il savait… Si rien n’était précisé et si le directeur ne se montrait pas, il aurait affaire à ces espèces d’agents secrets envoyés par on ne sait quelle obscure branche du gouvernement, et à propos desquels il ne fallait poser aucune question sur sa provenance ou pire, le but de sa visite.

— De sa part, rien de concret non plus, essaya-t-il d’articuler pour ne rien laisser passer de sa peur. Selon le policier qui l’a amené ici, il a fait une crise de panique. Vous voulez sa carte ?

— Oui, elle me sera utile. 

— Je vais la chercher. Si vous voulez patienter deux minutes, je reviens.

L’infirmier l’abandonna à l’extérieur du couloir, où aucun patient n’avait accès, et disparut à l’angle. Il réapparut après à peine une minute, accompagné cette fois d’un policier.

— Vous avez de la chance ! s’exclama-t-il. M. Jones attendait des nouvelles de notre patient. Je vous laisse discuter.

L’imposant personnage attendit que l’infirmier ait quitté le couloir. Il considéra Terry Jones : aussi frêle que l’autre, pensa-t-il.

— Je ne vous demande pas les circonstances, je les connais déjà. Expliquez-moi en deux mots ce qui est arrivé.

Terry Jones fronça les sourcils, et leva les yeux vers son interlocuteur. Il ressentit alors une gêne ambivalente : autant celui-ci était calme, autant ce calme était presque menaçant. Comprenant qu’il marchait sur des œufs, il fit de son mieux pour résumer l’histoire.

— Tout ce que je peux vous dire, c’est que quelqu’un aurait franchi une porte dont l’accès était strictement interdit.

— Pourquoi interdit ? Comment s’appelle cette personne ? 

— J’essaye de vous l’expliquer. Il s’appelle Wells. Jack Wells. La station de Williamsburg sera bientôt définitivement fermée. Mais Wells restera comme gardien. 

— Continuez !

Son ton ne laissait pas place à la discussion.

— La personne qui aurait franchi la porte… je suis désolé, je sais que c’est grotesque…

— Rien n’est plus grotesque que votre incapacité à me résumer les faits ! Et ensuite ?

— C’est Jack Wells lui-même qui aurait bravé l’interdiction. Mais tout porte à penser qu’il l’aurait fait… dans trois ans, en 1951. Le Jack Wells que nous connaissons s’est vu lui-même franchir la porte et a été victime d’une attaque. Et M. Ballistrari est devenu fou.

Le colosse le fixa sans mot dire. Puis lui demanda : 

— Et vous, vous croyez réellement en ce que vous me dites ?

Jones tressaillit.

— Je ne sais pas trop ce que je dois croire. Mais il a bien dû se passer quelque chose, sinon ce pauvre homme ne serait pas ici, enfermé chez les fous. Je ne pense pas que…

— Vous allez mener une enquête ?

— J’ignore si enquête il doit y avoir. C’est le patron qui décide.

— Quel district ?

— Williamsburg, évidemment.

— Quel precinct ?

— 90e.

Le colosse hocha simplement la tête, le visage fermé.

— Rentrez chez vous, Jones. Si votre patron décide qu’une enquête doit avoir lieu, je m’arrangerai pour que vous en soyez chargé.

Terry Jones le remercia en lui tendant la main. L’homme l’ignora et quitta l’hôpital. Il se dirigea vers une voiture qui l’attendait sur le parvis, et qui démarra doucement lorsqu’il referma la portière. Elle quitta les Adirondacks, roula longtemps vers le centre de New York jusqu’à s’arrêter devant un immeuble ancien, dont la façade en béton faisait plus penser à un musée ou une cathédrale qu’un bâtiment gouvernemental. Une fois derrière son bureau, la porte fermée, il décrocha son téléphone et pivota sur son siège.

— C’est Mitchell. Le témoin reste au secret à Adirondack… Non, Monsieur, mais il faut museler le 90e… Bien, Monsieur… C’est en cours… Bien, Monsieur… Je m’en suis déjà occupé : il va recevoir une proposition d’avancement d’ici quelques jours… Bien, Monsieur… Oui, je m’en suis déjà assuré, aucune chance que l’affaire s’ébruite… Merci, Monsieur… Bonne nuit, Monsieur le Président.

 

Charlottesville, Virginie, 11 août 2017

Quelle soirée absolument parfaite !

Même si la journée avait été chahutée par le début des manifestations dans le nouveau nommé Emancipation Park, mon esprit était libéré de toute pression. “Encore des manifestations stériles”.

En rentrant du bureau, je m’étais arrêté à la petite épicerie située sur Market Street. J’adorais l’atmosphère qui s’en dégageait, et surtout les odeurs. Mary Jay préparait son pain elle-même. Elle le faisait cuire dans un four à bois situé dans l’angle droit derrière son comptoir. Et lorsqu’il lui restait de la pâte, elle la travaillait et l’étendait au rouleau à pâtisserie, pour ensuite la décorer de toutes sortes de mets savoureux. Elle en sortait quelques pizzas qu’elle n’avait jamais aucun mal à revendre, tant les effluves de romarin, origan, curry ou autre paprika qui émanaient de son magasin attiraient les clients, habitués ou non.

Mary-Jay avait la particularité de pratiquer des prix concurrentiels par rapport aux géants comme Walmart. Nous avions droit par conséquent à des marchandises de bonne qualité au prix du hard discount.

Rien que pour cela, nous l’adorions.

Ma fille Shannon, qui habitait à New York, exerçait le métier d’avocat œuvrant pour les minorités. Elle m’avait envoyé un message pendant la journée. 

“Devine où nous sommes”

Le texto était accompagné d’un smiley clin d’œil puis, quelques secondes plus tard, une photo d’elle, son mari et leur fils en mode selfie, dans ce qui ressemblait à un hall d’aéroport. 

“JFK, je pense. 

Vous allez où, cette fois ? 

Mexique ? Tanzanie ?” 

“Oh non, beaucoup moins loin. 

Nous atterrissons à Albemarle fin d’après-midi”. 

Albemarle, l’aéroport de Charlottesville. J’en fus surpris et m’en réjouis d’avance. 

“Je viendrai vous chercher. Vers quelle heure ? ”

“Non, te dérange pas. 

On aura une voiture gracieusement prêtée par la boîte de Sean”.

“Eh bien parfait !

Dis à mon cher confrère de beau-fils

que vous êtes les bienvenus”

Ils débarquèrent vers 18 h 30 par le côté de la maison. J’étais assis sur un transat à déguster une bonne Racinette et m’extasier devant les petits plaisirs de la vie comme allumer un feu, boire une bière, humer l’odeur des braises et écouter crépiter le bois dans la chaleur des flammes.

Mon petit-fils Sean, Jr. se rua dans mes bras en criant : “Papyyyy”. Je me levai de mon fauteuil pour m’accroupir devant lui, l’attraper par les aisselles et le faire décoller comme il aime.

— Mais quel est donc cet avion supersonique ? Hoooo, mais c’est Sean Devereau, le seul appareil capable de relier deux états en moins de 12 heures.

Et il rit aux éclats. 

Je le déposai au sol pour serrer la main de Sean Devereau, Sr, son père et embrasser ma fille unique chérie, Shannon. Ils avaient apporté l’apéritif et déposaient leurs courses sur la table du jardin.

Tant de victuailles pour une seule soirée…

— Vous avez dévalisé le Walmart de New York ? plaisantai-je.

Shannon me regarda en riant, feignant la contrariété.

— P’pa, tu nous vois chez Walmart, sérieusement ? Non, c’est Mary Jay qu’on a dévalisée. Elle était surprise de nous voir, vu que tu es passé chez elle juste avant. 

Elle leva son verre en ajoutant, mutine : “Elle te fait du gringue”.

Je balayai la remarque.

— Que dalle. Ma tranquillité, ma maison, mon jardin et mes enquêtes, c’est tout ce qu’il me faut. Et vous, quand vous venez, bien entendu. Asseyez-vous donc, ce sera plus sympa pour l’apéro.

— Tu ne peux pas rester célibataire toute ta vie, quand même ? ajouta-t-elle, rieuse.

— Qui te dit que je suis célibataire, répondis-je faussement vexé, et laissant planer le suspense.

— Haaaa, donc tu as quelqu’un ?

Je soupirai.

— Non… Alors, Sean, repris-je en me tournant vers mon gendre et pour couper court aux questions de ma fille, qu’est-ce que le New York Times t’a déniché, cette fois ?

— Tu as sans doute entendu parler des manifestations prévues à partir de demain ici, à Charlottesville ?

— Évidemment, il n’est plus question que de ça. J’y ai été envoyé par Barrett. C’était assez bon enfant, au final…

— Bon enfant, s’étonna Sean, les yeux ronds. Tu es sérieux ? Il y a tout de même eu des interventions policières avec gaz au poivre devant la statue de Thomas Jefferson !

— Ce qui n’est pas choquant en soi, on en voit tous les jours, argumentai-je. Loin de moi l’idée de défendre qui que ce soit, surtout ces primates du KKK. Mais rien de bien inquiétant jusqu’ici, de mon point de vue.

— Je dois couvrir le truc. Mon chef a eu des tuyaux : ça va saigner.

— Je pense pas que ça ira jusque-là.

Cette fois, Sean ne plaisantait plus.

— Samuel, tu n’as pas lu les nouvelles ? Il y a eu des rassemblements de suprémacistes dans ta ville ! Et tu ne trouves pas cela inquiétant ?

— Inquiétant n’est pas le bon mot. Ou plutôt, si, c’est inquiétant. Mais comment de tels individus ont-ils pu obtenir une autorisation de rassemblement ? Moi, c’est ça qui me fait bondir. À croire que les édiles de cette ville ont préféré dire oui pour avoir la paix. Mais c’est la guerre qu’ils vont engendrer.

— Tu vas opter pour quelle approche ? 

Je me mis à rire. Sean Devereau est un habitué de la question détournée.

— Tu veux savoir quelle est ma position personnelle sur l’affaire ? Je n’en ai pas. D’une part, je trouve qu’une statue d’un général confédéré est une atteinte aux fondements de la liberté, mais d’autre part, c’est notre histoire, notre patrimoine. Faut-il y toucher ? Ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question. Du moins, pas sous l’angle professionnel, ajoutai-je en lui faisant un clin d’œil.

— D’accord, je vois ça, répondit-il, gêné. Mais si je te pose la question sous l’angle personnel ?

— Alors je te répondrai que j’ai de la viande à cuire et que je n’ai pas envie de parler boulot ce soir, conclus-je en me levant et en lui tapotant la jambe.

Shannon n’avait rien perdu de notre échange et vint au secours de son mari, en me taquinant.

— Voyons chéri, laisse un peu ton boulot sur le côté et mon père aussi. À son âge, avec sa carrière, il est plus intéressant pour lui de rencontrer les membres de son club de vieux rockers que palabrer sur des sujets inutiles.

Je me détournai des braises pour la fusiller gentiment du regard. 

— Comment s’appelle-t-il encore, ce chanteur ? reprit-elle. Holly Body ?

Sean éclata de rire derrière moi, manquant renverser son verre.

— On dirait le nom d’une star du X !

— Arrêtez un peu ! m’énervai-je. C’est Buddy Holly ! Bu-ddy Ho-lly ! C’est tout de même pas compliqué ! 

Mais lui, ce sera dans deux ans. Ici, on a une commémoration dans 6 jours. Dans 6 jours, annonçai-je solennellement en levant mon verre, nous fêterons les 40 ans de la disparition du King.

— Tu ne pourrais pas t’affilier à un club de fans de gens vivants ? Ce serait mieux de fêter des anniversaires que commémorer des dates de décès.

— Non, impossible. Tous les irremplaçables sont morts. C’est ma génération, que veux-tu ? Je suis dans la tranche des vieux en partance maintenant.

Shannon pouffa.

—  Toi ? Mais arrête un peu ton cinéma, Papa, se moqua-t-elle gentiment. Tu t’es vu, à ton âge, comme tu dis ? Tu mourras centenaire, toi ! 

— J’espère bien que non ! On a peut-être déjà pris la photo qui me servira de médaillon funéraire !

Nos soirées représentaient tout ce qu’il me restait de joyeux dans la vie, depuis la séparation avec sa maman et sa fuite de l’autre côté du globe, en Europe. Sean était un beau-fils respectueux et un mari aimant, très protecteur pour sa famille et je n’aurais pas pu espérer mieux pour Shannon, qui de son côté menait une brillante carrière d’avocate militante à New York, n’hésitant jamais à se mêler à la foule des laissés-pour-compte et revendiquer à leurs côtés une meilleure justice sociale. 

Je l’ignorais évidemment, mais cette soirée du 11 août serait l’une des dernières avant longtemps. 

Peut-être même, à jamais…

 

M.A.G.A.

Charlottesville, Virginie, 12 août 2017

Je m’étais mis en route très tôt le lendemain matin pour me rendre sur le site de la manifestation Unite the right, dans Emancipation Park. Je fus très vite surpris par l’atmosphère qui régnait dans le centre-ville. Tout était plus lourd que la veille, et des policiers anti-émeute étaient arrivés en cours de journée, lorsque le maire de la ville avait – enfin – déclaré la manifestation illégale. 

Mais c’était trop tard. 

Des heurts avaient déjà eu lieu et la police était déjà attaquée verbalement de toutes parts pour sa passivité et son semblant de crainte d’intervenir face à ces hommes armés.

En début d’après-midi, je me tenais à l’angle de Water Street et la 4e pour couvrir la contre-manifestation des antiracistes, lorsque j’assistai à l’attentat à la voiture-bélier, qui fit 35 blessés et un mort. Je vis le conducteur se faire interpeller quelques minutes plus tard. 

Lorsqu’un hélicoptère de surveillance de la police se crasha peu de temps après, je regagnai ma voiture pour rentrer au journal.

À la radio, ma chanson préférée fut soudainement interrompue par un flash d’informations.

— Nous interrompons nos programmes pour rejoindre Ted Davison en direct depuis Washington, où le président Donald Trump donne actuellement une conférence de presse sur les évènements de Charlottesville, en Virginie. Ted, la conférence est terminée ?

— Oui, tout à fait, le président Trump vient de saluer l’assemblée de journalistes triés sur le volet pour assister aux débats à propos des heurts qui ont eu lieu à Charlottesville, cette après-midi. Inutile de vous préciser que la majorité de mes confrères et consœurs présents dans la salle de presse de la Maison-Blanche étaient issus d’organismes de presse situés plutôt à droite sur l’échiquier politique et que peu de questions embarrassantes ont été posées au président.

— Et que nous apprend cette conférence, Ted ? Va-t-on assister à un revirement de la part du président, concernant ses réactions, ou plutôt, surtout, son manque de réaction ?

— C’est fort peu probable, Amy. Même si Donald Trump reconnaît à demi-mot que la venue de groupuscules fascistes à Charlottesville n’est pas du goût de tout le monde, il semble hésiter sur le mode de communication à adopter tout en réfutant toute accointance avec l’extrême droite.

— Mais justement, Ted, quelle a été la réaction du président aux questions posées ?

— Là aussi, Amy, même si de nombreuses têtes se sont baissées lors de son discours, il y eut peu de réactions dans l’assemblée de journalistes. Si Donald Trump a bien, je cite, “condamné ces démonstrations de haine, de sectarisme et de violence”, il a terminé sa phrase en ajoutant “des deux côtés, de nombreux côtés”. 

Je coupai la radio en jurant. Ces déclarations fleuraient bon la dictature, mais cette tiédeur de la part de Trump ne m’étonnait pas.

Et je détestais la tiédeur…

Je rejoignis la salle de rédaction où régnait une atmosphère malaisante sur fond de guérilla urbaine. Les événements récents secouaient le pays entier et les quotidiens internationaux se faisaient l’écho des affrontements qui se passaient juste sous nos yeux, quelque dix étages plus bas. La boule de neige s’était transformée en avalanche et rien ne semblait pouvoir l’arrêter.

Comment tout cela était-il encore possible de nos jours ? Comment des groupuscules nauséabonds pouvaient-ils encore s’approprier des parties de l’Histoire des États-Unis pour en faire leur cheval de bataille, au nom de leur idéologie d’extrême droite ? 

Je suivais la suite des manifestations sur Internet lorsqu’un bip me sortit de mes pensées. 

E-mail du boss.

“Je t’attends dans mon bureau”

Je souris malgré moi et me levai de guerre lasse. Ça va encore être pour ma pomme, pensai-je. Je traversai donc l’immense salle dont les postes étaient désertés par mes collègues fixés aux fenêtres du bâtiment, hypnotisés par ces contestataires venus remuer un sujet encore trop sensible pour être véritablement enterré.

En jetant un œil par-dessus l’épaule d’un collègue, je vis un policier brandissant son insigne se faire renverser et piétiner par cette foule. 

Incrédulité. 

Nous n’étions pas dans les années 60 après l’assassinat des Kennedy, ou encore à une manifestation contre la guerre du Vietnam, ni place Tian’anmen en 1989. Nous n’étions pas à Los Angeles dans une révolte à la suite du passage à tabac de Rodney King, non. Rien de tout cela. Nous étions bien en 2017… et c’était d’autant plus choquant.

Je détournai mon regard et vins frapper à la porte du rédacteur en chef, entrai et m’assis en face de lui, le regardant gesticuler et faire les cent pas, son portable collé à l’oreille, maintenu par son épaule gauche et une boîte de comprimés antistress à 55 dollars dans la main droite. Il me vit et me fit un signe de la tête. J’écoutai, amusé, ses neuvaines avec le directeur qui, semblait-il, n’appréciait que très peu que les émeutes se passent juste devant “son” immeuble.

— Oui, je sais, Billy… Pour le moment, aucun incident à déplorer. ‘Fin, aucun dégât, tu m’as compris… Non, je ne suis pas dupe, merci… Oui ? Ça aussi je m’en doute un peu… Je ne peux tout de même pas les empêcher de manifester dans la rue… ou me mettre devant eux et tenter de les stopper… Non, je ne me fous pas de toi, mais, tu comp… Oui d’accord. Ciao.

Il raccrocha en soupirant. Et me fixa, à la fois fatigué et embarrassé. Il saisit alors sa bouteille d’eau et avala deux comprimés, manqua s’étouffer avec le second et se laissa tomber lourdement sur son fauteuil, contrit.

Je le regardai d’autant plus amusé que je savais qu’il allait me reprocher de ne rien tenter s’il venait à être victime d’une crise cardiaque devant moi.

— T’aurais même pas bougé, sale type !

— Tu rêves, je suis pas payé pour ça. Quid de mon augmentation, d’ailleurs ? lançai-je alors à la fois sérieux et narquois.

Il toussa de plus belle.

— Mes fesses, Quinlan ! Regarde dehors, la seule augmentation qui t’attend, c’est une augmentation de travail. Il va falloir couvrir le truc. Et pas du pipi de chat…

— Tu sais parfaitement que c’est pas mon genre ! répliquai-je, faussement vexé.

— C’est ce que tu crois !

Je levai les yeux au ciel.

— Tu ne me confierais pas cette couverture si j’étais ton deuxième meilleur. Non, c’est moi LE meilleur. Alors, si tu veux des tirages pour ta semaine, moi, je veux des biftons pour ma pension…

Il sourit et parut se détendre. Nos joutes verbales l’amusaient toujours autant. Il savait que je plaisantais concernant l’augmentation. Mais il savait aussi que c’était la seule chose que je ne faisais qu’à moitié.

— Soit. Je veux du rouge et du noir, tu m’as bien compris ?

Pour le rouge, il n’allait pas tarder à y avoir des effusions de sang. Cependant, concernant le noir, je dus me mordre la langue pour ne pas lui répondre que c’était limite, comme demande. Mais je ne pus m’empêcher de lui rétorquer : 

— Oui, bwana.

Il se rembrunit. Pire, il devint écarlate.

— Ha non ! Pas de ça, pas maintenant, t’es malade ou quoi ? Tu vois pas ce qui se passe, dehors ?

— C’est bon, détends-toi, c’est de l’humour, que diable ! Ce n’est pas comme si on avait tué le président !

— Ben justement, le diable ! Il débarque ! Et je compte sur toi pour aller lui offrir une tête sur un plateau, si tu vois ce que je veux dire…

— Oui, parfaitement bien.

— Et n’en profite pas pour allumer un feu dont personne ne voudrait ! Si le diable est à nos portes, les flammes ne sont pas loin, de toute façon.

— Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, lui répondis-je, faussement surpris.

— Ne commence pas ton petit jeu, Quinlan ! Après, c’est encore moi qui vais devoir éponger tes conneries en me coltinant le patron pendant une soirée entière chez Fleurie, mais je te préviens que la prochaine te sera déduite du salaire mirobolant que nous voles tous les mois !

Je ne répondis pas ; je me contentais de le regarder en souriant, amusé, ce qui avait le don de l’irriter encore plus.

— Dix millions d’exemplaires, c’est pas mal, je trouve. Ça vaut bien un Fleurie.

Je faisais référence au tirage spécial et aux ventes faramineuses de cette journée mémorable qui me vit consacré dans la presse nationale pour un article sur les “actuelles descendances et condescendances du néo-esclavagisme refoulé de Caroline du Sud”. Le titre en lui-même avait déjà fait jaser, mais le contenu était à la fois clair, fluide, sec, piquant et acide. Dès lors, j’étais devenu “M. Nord et Sud”, et toutes les questions liées à l’esclavagisme, la Guerre de Sécession et l’Amérique confédérée me revenaient de droit. Je passais pour l’expert en la matière, certains me surnommant le Lincoln de la question. 

Tellement pompeux et risible… 

Et les événements actuels n’échapperaient pas à la règle.

— Dix millions, c’est devenu un minimum, Quinlan. Tu veux ton augmentation ? Je veux du tirage, c’est donnant-donnant.

Il se leva et se remit à marcher de long en large dans son immense bureau, son coûteux bureau, posé sur sa coûteuse moquette avec ses coûteux mocassins.

— Le Sénateur Di Giorgio a été évacué tôt ce matin par la maréchaussée…

— La maréchaussée, répétai-je, en levant les yeux au ciel. Tu ne sais pas dire “police” comme tout le monde ?

— Excrementum, Quinlan ! Ce qui veut dire “merdum” si tu préfères. Un hélicoptère est venu les chercher, lui et sa famille pour une protection rapprochée. Sauf que femme et enfants se trouvent dans une pièce, et lui, en train d’être auditionné comme un malpropre par le FBI qui le soupçonne, sans doute à raison, d’être à l’origine des manifestations.

Je ne pus m’empêcher de ricaner.

— Je ne te suis pas sur ce coup-là, Dave ! Ces manifestations ne sont pas l’œuvre de Di Giorgio. Tu n’as peut-être pas eu les dernières nouvelles, mais c’est un groupement de fascistes qui a ameuté la ville. Comment nos chers politiques ont-ils pu accorder cela ? Mais bon, on a les cons qu’on mérite…

Il ne releva pas.

— Quoiqu’il en soit, Di Giorgio est un grand partisan de notre cher Président, et ces manifestations ne sont pas étrangères à ses appels sur la toile. Donc, son souhait a été exaucé. Les gens sont descendus dans la rue, la police est sur les dents, la ville est à feu et à sang et… (il tourna son écran vers moi pour me montrer des photos reçues sur Facebook) la statue du général Robert E. Lee vient de tomber !

Pour toute réponse, je fis la moue.

— Ça n’a pas l’air de te plaire, Quinlan ! accusa-t-il.

Je me rembrunis tout à coup et m’enfonçai profondément dans mon siège. Me plaire ? À vrai dire, non, cela ne me plaisait pas du tout. Non que je sois un grand partisan de la Confédération, que du contraire. Mais je n’avais guère envie et encore moins le courage de lui expliquer mon ressenti sur l’instant. Je sentis monter en moi une lassitude qui me rendait dépité et morne. Tout ce que je voulais, c’était rentrer chez moi, me foutre dans un bain chaud, un verre de vin posé sur le bord de la baignoire, et un livre à dévorer.

— Si, c’est plutôt une bonne chose, répondis-je, résigné.

— J’aime mieux ça.

Je levai les sourcils.

— Je suppose que j’ai carte blanche ?

— Tu soulèves le problème comme tu veux. N’oublie pas qu’on t’attend au tournant. Et puis, l’affaire devient extrêmement sensible : avec toutes ces bavures policières chaque année, et à chaque fois des gens de couleur, on se croirait de retour à l’époque de Rodney King. Donc, que les choses soient bien claires, Quinlan : du remous, mais en douceur et dans le sens du poil.

Un bip interrompit notre conversation. Il tourna la tête, irrité, et se précipita sur son écran, les yeux écarquillés. Je crus même voir une goutte de sueur froide perler sur son front dégarni. Il resta un moment ainsi, interdit. Tout à coup inquiet, je lui demandai :

— Hé, David, tout va bien ? On t’a envoyé des photos de ta femme ?

Il ne répondit pas de suite, continuant de fixer l’écran comme si ce qu’il venait de lire n’était pas réel.

— Quinlan, tu pars pour D.C. sur-le-champ !

— Mais que veux-tu que j’aille foutre à Washington, enfin ?

Pour toute réponse, il tourna de nouveau l’écran dans ma direction.

Ce que j’y vis me glaça le sang.

“Trump abattu.

Le président américain grièvement blessé après une allocution à Washington”.

Chapitres

Pages

Plongez au cœur de l’aventure avec « Utrumpia », un roman de science-fiction captivant qui mêle politique et voyages temporels. Suivez Samuel Quinlan, un grand reporter embarqué malgré lui dans une course contre la montre pour empêcher l’ascension de Donald J. Trump à la présidence. Entre complots temporels et enjeux personnels bouleversants, Samuel devra naviguer à travers les époques pour réécrire l’histoire. Un récit palpitant qui explore les ramifications de nos choix, où chaque page révèle des secrets inattendus et des dilemmes moraux intenses. Plongez dans « Utrumpia » et découvrez un univers où le passé et l’avenir se rejoignent dans une intrigue haletante.

« Passionnant, intriguant, bien cadencé, beau style, j’ai bien apprécié ! Ce livre regorge de détails historiques et musicaux ; rien n’a été laissé au hasard, on sent que l’auteur a fait un grand travail de recherche. Un chouette moment de lecture, qui passe trop vite et qui laisse un petit goût de trop peu… Une suite est-elle prévue ?« 

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Lecteur

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Lecteur

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À propos

de moi

À 14 ans, j’ai découvert ma passion pour l’écriture et la musique avec ma première guitare. De la composition de chansons à l’écriture de nouvelles sombres, j’ai rapidement trouvé ma voie. Encouragé par un professeur, j’ai transformé une nouvelle en un roman policier publié en France à 19 ans. Parallèlement, ma collaboration avec un médecin m’a permis de plonger dans des mémoires personnelles et des projets caritatifs, enrichissant mon parcours d’écrivain.

La musique et l’écriture sont les deux piliers qui ont façonné mon parcours, me permettant d’explorer des mondes imaginaires tout en capturant les émotions les plus profondes. Chaque note et chaque mot sont une invitation à voyager à travers l’imaginaire, à révéler des vérités cachées et à créer des histoires qui résonnent avec le cœur des lecteurs.

Elie Astor

Utrumpia 2

PROCHAIN LIVRE

Je suis actuellement en train d’écrire la suite très demandée d’Utrumpia. N’hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous pour faire avertir de la sortie de mon prochain roman !

Où serai-je prochainement ?

7 juin 2024

Café litérraire « Chez Lison »
Herve, Belgique 

Séance de dédicaces

Rejoignez-moi pour une séance de dédicace au café littéraire « Chez Lison » de 18h à 21h ! Profitez de délicieuses tartines maison et découvrez en exclusivité la vidéo de présentation de mon livre.

15 juin 2024

L’ours à lunettes
Braderie de Huy, Belgique

Séance de dédicaces

Rejoignez-moi pour une séance de dédicace à « L’Ours à Lunettes » de 14h à 17h ! Venez discuter de politique et découvrir mon livre lors d’une rencontre passionnante.

17 août 2024

Café littéraire Marc Page
Verviers, Belgique

Séance de dédicaces

Rejoignez-moi pour une séance de dédicace au café littéraire « Marc Page » dans un endroit zen et calme. Participez à une discussion passionnante sur la politique et les voyages dans le temps autour de mon livre.

À venir

Salle « le repair » à Pair

Soirée de remerciement du Crowdfunding

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